lundi 6 mai 2013

Demain le coworking à la campagne ?

Résumé de l'article du 2 mai 2013, publié par la Mutinerie, espace de coworking parisien.

Depuis  une vingtaine d’années, la dynamique démographique du monde rural  est à nouveau positive sous l’effet conjugué des contraintes (de plus en plus fortes) liées à la vie urbaine (accès à l’immobilier, coût de la vie,  pollution, insécurité,…)  et des facilités qu’offre le numérique pour travailler depuis n’importe quel lieu. 

L’auteur de l’article évoque la possibilité d’un exode urbain nourrit par l’installation à la campagne de nouveaux actifs indépendants. En effet, si la révolution industrielle avait déplacé les sources de valeur de l’agriculture (à la campagne) vers l’industrie (à la ville), la révolution numérique tend à renverser cette tendance en déplaçant la valeur de l’industrie vers la production intellectuelle, laquelle est indépendante des infrastructures urbaines et donc compatible aux contextes ruraux. 



D’après l’auteur de l'article, l’histoire démontre qu’il existe une forte corrélation entre urbanisation, révolution industrielle, exode rural et diminution du nombre d’actifs indépendants. Aujourd’hui, poussée par le numérique, la dynamique s’est inversée et les indépendants reviennent à la campagne (pour preuve ce qui se passe dans l’Orne, le Gers, l’Ariège ou le Cantal,…). Mais l’environnement rural impose  une forte dose d’autonomie et de polyvalence, éléments assez peu compatibles avec le salariat traditionnel. Ceci explique sans doute aussi pourquoi certains télécentres attendent toujours leurs télésalariés….

L’auteur observe par ailleurs que le numérique fait évoluer  la notion d’espace de l’infrastructure vers un écosystème composé de multiples paramètres en interaction permanente (espaces multifonctionnels, points multiservices, …). Le coworking répond aux même logiques écosystémiques. Aussi la création d’espaces de coworking en milieu rural semble-t-elle pertinente. C’est en tout cas le pari qu’ont fait les gestionnaires de l’Arrêt minute ou encore la mutinerie qui travaille actuellement sur un projet de coworking dans le Perche. Le bureau d'étude Ocalia accompagne des réflexions identiques dans le Pilat, la Plaine de l'Ain et le Haut-Jura. 

Des initiatives inspirantes et peut-être duplicables en Bresse bourguignonne !  

Source ; La mutinerie 

vendredi 3 mai 2013

Enquête nationale sur le télétravail



Le télétravail vu par les entreprises



C'est un domaine dans lequel la France est en retard par rapport aux pays scandinaves et anglo-saxons. Pourtant, l’Observatoire de la Parentalité en Entreprise (OPE) y voit un levier pour concilier vies professionnelle et personnelle. Entretien avec Nicole Turbé-Suetens, Expert international et fondatrice du cabinet Distance Expert.


Qu’est-ce que le télétravail ?
« Suite au vote de la loi « Warsmann » et sa publication au Journal officiel le 22 mars 2012, le code du travail s’est enrichi de quelques articles, dont le L1222-9 qui définit le télétravail en France : Sans préjudice de l’application, s’il y a lieu, des dispositions du présent code protégeant les travailleurs à domicile, le télétravail désigne toute forme d’organisation du travail dans laquelle un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de l’employeur est effectué par un salarié hors de ces locaux de façon régulière et volontaire en utilisant les technologies de l’information et de la communication dans le cadre d’un contrat de travail ou d’un avenant à celui-ci. »

À qui est-ce que le télétravail s’adresse ?
« Le télétravail tel que défini par la loi s’adresse aux salariés. Pour autant, le fait de travailler à l’extérieur des locaux d’une entreprise ne suffit pas à conférer à un salarié la qualité de télétravailleur. Le télétravail est en plein développement. Il pourrait concerner jusqu’à 40 % à 50 % des emplois à l’horizon de 10 ans (mais pas pour la totalité des horaires travaillés).

Toutes les fonctions ne sont pas « télétravaillables », notamment quand elles n’utilisent pas les Technologies de l’information et de la communication (TIC). Les métiers qui vont se développer le plus ne sont a priori pas tous propices au télétravail (assistantes maternelles, aides à domicile, aides-soignants, infirmières, ouvriers qualifiés des industries de process, ouvriers qualifiés de la manutention, employés de maison, etc.).

Le développement du télétravail repose donc sur une diffusion large et importante dans les métiers qui sont particulièrement adaptés (emplois de cadres et d’ingénieurs, fonctions administratives support, fonctions intellectuelles, etc.). »

Quel genre d’entreprises emploient des télétravailleurs ?
« Elles sont très nombreuses et ne se situent pas exclusivement dans le secteur du « high-tech ». Le Crédit Agricole, la Macif, l’Assurance maladie, Capgemini, Microsoft, Michelin, Bouygues Telecom, Renault ou encore l’Oréal, pour ne citer que celles-ci, sont des entreprises qui ont conclu des accords de télétravail en France. »

Quels avantages voient les entreprises dans le télétravail ?
« Selon un sondage réalisé par NetMediaEurope, 66 % des dirigeants d’entreprise estiment que le télétravail accroît la productivité à travers la flexibilité. Presque la moitié d’entre eux pensent également que cela aide les employés à créer un équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle. »

Le télétravail s’effectue-t-il uniquement à domicile ?
« Non, il peut aussi bien se faire à domicile que dans des télécentres. Il faut savoir que lorsqu’on parle de télétravail, il n’est question ni de temps partiel, ni de temps de congés, de RTT ou de repos/loisirs, ni de substitut à la garde d’enfants. De même que le télétravail n’est pas exclusivement réservé aux femmes. Pour résumer, il faut bien comprendre que le télétravail n’est pas un métier, mais une organisation du travail. »

Y a-t-il malgré tout des limites au télétravail pour les chefs d’entreprise ?
« Certains chefs d’entreprises y voient forcément des inconvénients. Toujours selon notre étude parue l’an dernier, ce sont les problèmes de sécurité qui arrivent en tête des points négatifs. Les directeurs informatiques sont les plus nombreux à l’évoquer, à 28 %. Si 12 % des dirigeants d’entreprise pensent aussi que le télétravail alourdit la gestion des équipes, les avantages l’emportent globalement sur ces inconvénients. »

09/07/2012 par © Reed Contents, Sophie Charbonnel.