vendredi 18 avril 2014

Le coworing à la campagne, c'est possible aussi !

La dynamique démographique du monde rural est aujourd’hui à nouveau positive sous l’effet conjugué des contraintes  liées à la vie urbaine (coût de la vie,  pollution,…)  et des facilités qu’offre le numérique pour travailler à distance. Cette dynamique se nourrie, entre autres, de l’arrivée de nouveaux actifs indépendants dans les secteurs en développement du web et de la communication. Mais ces actifs restent isolés et développent leurs activités à l’extérieur  sans mettre à profit du territoire leur résidence. La création de lieux de travail partagés pour les fédérer, pour répondre à leurs besoins matériels et de mise en réseau serait-elle porteuse de développement ?  On prend les paris !

Dans un contexte concurrentiel de plus en plus rude et compte tenu de la crise, la visibilité des entreprises quant à leurs carnets de commandes se réduit et ne permet plus toujours d'envisager sereinement l'avenir, du moins à très long terme. Afin d'être plus agile et réactifs face au caractère incertain de leur marché, beaucoup de dirigeants ont fait le choix d'un repli sur leur cœur de métier et ont externalisé des fonctions supports jusque là exercées par des salariés. C'est, pour partie, ce qui explique, avec la création du statut d'autoentrepreneur en 2009, le récent développement de ces nouveaux entrepreneurs individuels, en particulier autour des métiers du web et de la communication. 

Avec la révolution industrielle, les moteurs de développement s'étaient déplacés de la campagne (agriculture) vers la ville (industrie). Avec la révolution numérique, on assiste à une nouvelle mue des moteurs de développement et de nouveaux équilibres qui laissent la part belle aux productions intellectuelles et numériques. La dynamique s’est par conséquent inversée et les indépendants reviennent à la campagne (pour preuve ce qui se passe dans l’Orne, le Gers, l’Ariège ou le Cantal,…). En effet, considérant que l'un des seuls éléments qui conditionne la faisabilité de leurs activités est l'accès à une connexion à internet en Haut Débit et que cela est aujourd'hui possible à peu près partout, y compris dans les territoires les plus reculés, bon nombre de ces indépendants quittent la ville pour en fuir les contraintes, souvent pour accéder à une qualité de vie meilleure ou simplement pour devenir propriétaire de leur logement. 

Mais la vie à la campagne n'est pas si facile, d'autant que ces solos travaillent bien souvent chez eux et s'exposent ainsi à de multiples risques : la solitude, une trop grande perméabilité entre sphères familiale et professionnelle, le manque d'équipements, l'absence de lieu pour recevoir les clients, le manque de feedback sur les livrables, un besoin de socialisation, un besoin d'échanges, ..... Ce sont souvent les principales difficultés exprimées par la grande majorité des indépendants que nous rencontrons au sein des territoires ruraux que nous avons accompagnés ces dernières années. 

En outre, par habitude et parce qu'ils n'ont pas eu le temps de tisser leurs réseaux localement, ces indépendants travaillent peu avec les entreprises et les collectivités du territoire. Ces derniers n’ont souvent pas connaissance de cette offre locale et font, par conséquent, appel à des prestataires extérieurs. Nous pensons qu'il existe ici un levier de développement économique endogène fort. En effet, si ces indépendants parviennent à se fédérer au sein d'une communauté et à se faire connaitre des donneurs d'ordre du territoire, les bénéfices des affaires conclues reviendront aux acteurs du territoire et en assureront le développement. 

Sur le papier, la création d'un lieu de travail partagé doit permettre de répondre à la fois aux contraintes rencontrées par les indépendants (rupture de l'isolement, besoin de contact et de mise en réseau, mutualisation d'équipements et de services) et à l'objectif de développement économique endogène décrit précédemment. 

Grâce au volontarisme de Laurent Petit, Président de la Communauté de Communes Haut-Jura Arcade et de son équipe, nous sommes en train de passer de la théorie à la pratique ! 

La Communauté de Commune Haut-Jura Arcade rassemble 6 communes et 10.300 habitants. Ce territoire de moyenne montagne connait un contexte économique préoccupant avec la disparition de nombreux emplois industriels. Afin de stimuler le développement de nouvelles activités tertiaires, la Communauté de Communes, en partenariat avec le Pays du Haut-Jura, avait confié courant 2013 à Ocalia une mission d’étude visant à évaluer l’opportunité de créer des lieux de travail partagé à destination des salariés souhaitant télétravailler et des indépendants des filières du numérique ou de la communication. Cette étude a permis de repérer l’existence d’un besoin autour de la commune de Morez et se concrétise aujourd'hui avec l’ouverture d’un espace de coworking d’environ 80 m2 où pourra s'installer une douzaine de coworkers. 

La Cordée / Morez

C’est la Cordée, opérateur lyonnais connu et reconnu,  qui assure le fonctionnement du lieu, ouvert  depuis quelques jours dans un modèle partenarial public-privé original, pluriannuel et adapté aux objectifs du territoire (développement de la dynamique entrepreneuriale, passage d’une économie productive à une économie de proximité) et aux attentes de rentabilité de ce porteur privé.  

L’espace, ouvert depuis quelques jours, sera inauguré en mai 2014. Les mois qui viennent permettront de valider ou d'infirmer nos hypothèses quant à la pertinence du coworking à la campagne et au modèle public-privé promu. 

To be continued...

Cérice Greze
www.ocalia.fr



mercredi 19 juin 2013

Vous avez la parole !



Bresse initiative, l'agence de développement économique de la Bresse bourguignonne souhaite aider ses entreprises et ses actifs à travailler autrement, depuis le domicile ou depuis un lieu de travail partagé, pour éviter des trajets inutiles ou pour enrichir votre réseau, des solutions existent pour chacun !

Dites nous comment vous aimeriez travailler en répondant à notre enquête.

lundi 6 mai 2013

Demain le coworking à la campagne ?

Résumé de l'article du 2 mai 2013, publié par la Mutinerie, espace de coworking parisien.

Depuis  une vingtaine d’années, la dynamique démographique du monde rural  est à nouveau positive sous l’effet conjugué des contraintes (de plus en plus fortes) liées à la vie urbaine (accès à l’immobilier, coût de la vie,  pollution, insécurité,…)  et des facilités qu’offre le numérique pour travailler depuis n’importe quel lieu. 

L’auteur de l’article évoque la possibilité d’un exode urbain nourrit par l’installation à la campagne de nouveaux actifs indépendants. En effet, si la révolution industrielle avait déplacé les sources de valeur de l’agriculture (à la campagne) vers l’industrie (à la ville), la révolution numérique tend à renverser cette tendance en déplaçant la valeur de l’industrie vers la production intellectuelle, laquelle est indépendante des infrastructures urbaines et donc compatible aux contextes ruraux. 



D’après l’auteur de l'article, l’histoire démontre qu’il existe une forte corrélation entre urbanisation, révolution industrielle, exode rural et diminution du nombre d’actifs indépendants. Aujourd’hui, poussée par le numérique, la dynamique s’est inversée et les indépendants reviennent à la campagne (pour preuve ce qui se passe dans l’Orne, le Gers, l’Ariège ou le Cantal,…). Mais l’environnement rural impose  une forte dose d’autonomie et de polyvalence, éléments assez peu compatibles avec le salariat traditionnel. Ceci explique sans doute aussi pourquoi certains télécentres attendent toujours leurs télésalariés….

L’auteur observe par ailleurs que le numérique fait évoluer  la notion d’espace de l’infrastructure vers un écosystème composé de multiples paramètres en interaction permanente (espaces multifonctionnels, points multiservices, …). Le coworking répond aux même logiques écosystémiques. Aussi la création d’espaces de coworking en milieu rural semble-t-elle pertinente. C’est en tout cas le pari qu’ont fait les gestionnaires de l’Arrêt minute ou encore la mutinerie qui travaille actuellement sur un projet de coworking dans le Perche. Le bureau d'étude Ocalia accompagne des réflexions identiques dans le Pilat, la Plaine de l'Ain et le Haut-Jura. 

Des initiatives inspirantes et peut-être duplicables en Bresse bourguignonne !  

Source ; La mutinerie 

vendredi 3 mai 2013

Enquête nationale sur le télétravail



Le télétravail vu par les entreprises



C'est un domaine dans lequel la France est en retard par rapport aux pays scandinaves et anglo-saxons. Pourtant, l’Observatoire de la Parentalité en Entreprise (OPE) y voit un levier pour concilier vies professionnelle et personnelle. Entretien avec Nicole Turbé-Suetens, Expert international et fondatrice du cabinet Distance Expert.


Qu’est-ce que le télétravail ?
« Suite au vote de la loi « Warsmann » et sa publication au Journal officiel le 22 mars 2012, le code du travail s’est enrichi de quelques articles, dont le L1222-9 qui définit le télétravail en France : Sans préjudice de l’application, s’il y a lieu, des dispositions du présent code protégeant les travailleurs à domicile, le télétravail désigne toute forme d’organisation du travail dans laquelle un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de l’employeur est effectué par un salarié hors de ces locaux de façon régulière et volontaire en utilisant les technologies de l’information et de la communication dans le cadre d’un contrat de travail ou d’un avenant à celui-ci. »

À qui est-ce que le télétravail s’adresse ?
« Le télétravail tel que défini par la loi s’adresse aux salariés. Pour autant, le fait de travailler à l’extérieur des locaux d’une entreprise ne suffit pas à conférer à un salarié la qualité de télétravailleur. Le télétravail est en plein développement. Il pourrait concerner jusqu’à 40 % à 50 % des emplois à l’horizon de 10 ans (mais pas pour la totalité des horaires travaillés).

Toutes les fonctions ne sont pas « télétravaillables », notamment quand elles n’utilisent pas les Technologies de l’information et de la communication (TIC). Les métiers qui vont se développer le plus ne sont a priori pas tous propices au télétravail (assistantes maternelles, aides à domicile, aides-soignants, infirmières, ouvriers qualifiés des industries de process, ouvriers qualifiés de la manutention, employés de maison, etc.).

Le développement du télétravail repose donc sur une diffusion large et importante dans les métiers qui sont particulièrement adaptés (emplois de cadres et d’ingénieurs, fonctions administratives support, fonctions intellectuelles, etc.). »

Quel genre d’entreprises emploient des télétravailleurs ?
« Elles sont très nombreuses et ne se situent pas exclusivement dans le secteur du « high-tech ». Le Crédit Agricole, la Macif, l’Assurance maladie, Capgemini, Microsoft, Michelin, Bouygues Telecom, Renault ou encore l’Oréal, pour ne citer que celles-ci, sont des entreprises qui ont conclu des accords de télétravail en France. »

Quels avantages voient les entreprises dans le télétravail ?
« Selon un sondage réalisé par NetMediaEurope, 66 % des dirigeants d’entreprise estiment que le télétravail accroît la productivité à travers la flexibilité. Presque la moitié d’entre eux pensent également que cela aide les employés à créer un équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle. »

Le télétravail s’effectue-t-il uniquement à domicile ?
« Non, il peut aussi bien se faire à domicile que dans des télécentres. Il faut savoir que lorsqu’on parle de télétravail, il n’est question ni de temps partiel, ni de temps de congés, de RTT ou de repos/loisirs, ni de substitut à la garde d’enfants. De même que le télétravail n’est pas exclusivement réservé aux femmes. Pour résumer, il faut bien comprendre que le télétravail n’est pas un métier, mais une organisation du travail. »

Y a-t-il malgré tout des limites au télétravail pour les chefs d’entreprise ?
« Certains chefs d’entreprises y voient forcément des inconvénients. Toujours selon notre étude parue l’an dernier, ce sont les problèmes de sécurité qui arrivent en tête des points négatifs. Les directeurs informatiques sont les plus nombreux à l’évoquer, à 28 %. Si 12 % des dirigeants d’entreprise pensent aussi que le télétravail alourdit la gestion des équipes, les avantages l’emportent globalement sur ces inconvénients. »

09/07/2012 par © Reed Contents, Sophie Charbonnel.